vendredi 10 avril 2009

[Vidéo] The Beatles meet Lcd Soundystem meet The Kinks

Nouvelle rubrique chez Things Go On With Mistakes: la vidéo du jour. Au gré de nos envies, de nos découvertes, avec toujours un lien avec la culture.

A l'heure où la loi HADOPI est rejetée (on y revient très bientôt), une seule information retient l'attention de tous les mélomanes du monde entier: la réédition de tout le catalogue des Beatles! En stéréo et en mono!

Enfin! Depuis des années, on attendait cela. Surtout en mono (pourquoi? Parce que!). Pour fêter ça, une petite vidéo plutôt marrante: un mash-up mix de The Beatles - Lcd Soundsystem - The Kinks par un dénommé Faroff (plus d'infos sur le myspace du bonhomme, ici). Ou la rencontre de Paul McCartney, James Murphy et Ray Davies.


mercredi 8 avril 2009

[BD] Alex Robinson - De mal en pis

Sherman, 26 ans, blonde candeur et lunettes d'intello, est un jeune écrivain prolifique débordant d'enthousiasme et vivant allègrement de sa plume inspirée. Enfin, il aimerait bien, le bougre. Au lieu de cela, il traîne sa misère dans une librairie new-yorkaise à faire face à des clients abrutis ou agressifs et une patronne bien peu avenante. Il vit une histoire d'amour avec Dorothy, journaliste caninophile et pas bégueule sur la bouteille qu'elle porte à ses lèvres pulpeuses plus qu'à son tour. Bref, pas gégé quoi. Et c'est avec ça que l'auteur compte nous faire tenir en haleine durant les 600 pages (!) de son roman graphique?

Hé bien non. Car Sherman, s'il apparait comme le héros récurrent de l'histoire, n'est qu'un membre d'une belle bande de jeunes new-yorkais fraichement débarqués sur le marché du travail, dont on suit les tribulations, jonglant d'un personnage à l'autre.

Sherman, donc, écrivain, euh, libraire, enfin, un peu paumé et Dorothy, sus-cités (mais si, là, juste avant. Oh suivez un peu hein :/). Mais également Ed, ami timide de longue de date de Sherman, apprenti-auteur de comics, fan inconsidéré de sabre-laser, tonton Vador et autres monstres poilus râleur, dont l'activité principale, en dehors donc de dessiner des héros masqués et bodybuildés, est d'assouvir enfin sa soif d'émois libidineux en accédant à son premier acte sexuel. Jane et Stephen, gringalette dessinatrice et massif autant que velu prof d'histoire (et grand admirateur de Théodore Roosevelt), forment le couple heureux de colocataires de Sherman. Elle, toute grignette, ne manque pas de caractère. Lui, avec sa tronche de chanteur de death métal patibulaire, se révèle doux et rêveur.
Sans oublier l'inénarrable Irving Flavor, aussi antipathique que touchant, acariâtre dessinateur pour lequel va commencer à travailler Ed et qui se retrouvera un peu malgré lui au centre d'un combat épique (et pathétique) contre la Major qui le délesta par le passé de ses droits sur un héros de comics devenu véritable poule aux œufs d'or. Et bien d'autres, seconds rôles savoureux dont on saisi rapidement l'épaisseur, qu'ils soient bouffons minables, chipies nihilistes ou queutard malicieux.

La description de leur vie nous attache irrémédiablement à eux, petits êtres en apparence insignifiants, mais tellement humains d'imperfection. Sans jamais vraiment nous lasser. Au moment où on pourrait sentir s'essouffler la narration, l'auteur arrive à la faire rebondir de façon habile, en sautant justement entre les personnages pour nous délivrer un récit foisonnant de trouvailles. Le récit est régulièrement interrompu par des intermèdes sous forme de questions-test au ton burlesque, où les personnages s'adressent directement au lecteur dans des réparties souvent délicieuses.

Une fois passées la première partie du roman, longue introduction dans laquelle on fait connaissance avec les personnages et où s'installe le récit, on se laisse facilement emporter par la BD-fleuve d'Alex Robinson, portée par quelques moments anthologiques.

Album, roman graphique, BD, ce que vous voulez, fort justement récompensé par le Prix du premier album au festival d'Angoulème 2005.

De mal en pis
Titre original : Box Office Poison
Dessins / Textes : Alex Robinson
Editions Rackham - 2005


Site officiel d'Alex Robinson

mardi 7 avril 2009

[Cinéma] Les Trois Royaumes de John Woo

Vous aimez les combats perdus d’avance entre une petite armée de valeureux guerriers d'un coté, et une immense armée pilotée par un homme avide de pouvoir de l'autre? Vous ne savez pas quoi faire de votre mardi soir, lorsque vos amis sont tous scotchés devant La Nouvelle Star et Philippe Manoeuvre? Alors faites nous ce plaisir, courrez voir 'Les Trois Royaumes' de John Woo.

L’histoire se situe en Chine, en 208 après JC, et relate la lutte du premier ministre Cao Cao pour unifier le royaume. Mélange de faits réels, et imaginaires (ceux-ci provenant du roman 'Les Trois Royaumes', de Luo Guanzhong), le film est une excellente surprise.

Réalisé avec une grande légèreté, on a parfois l’impression que la caméra de John Woo est une plume au vent qui se ballade d’un bout à l’autre de ce huis clos à ciel ouvert (l’essentiel de 'Les Trois Royaumes' se situe à la falaise rouge où se déroule la splendide bataille entre 50.000 dissidents et les 800.000 hommes de Cao Cao) en virevoltant d'une scène à l'autre.

On souffre avec les hommes de Zhou Yu devant la difficulté du défi. Le génie tactique des généraux est mis en avant tout le long du film, de manière très didactique pour le spectateur, chose rare dans ce genre d’épopée (je cherche encore à comprendre la scène de la bataille d’Alexandre face à Darius totalement illisible dans 'Alexandre', le film réalisé par Oliver Stone). Les généraux se battent avec une virtuosité, que la réalisation de John Woo met au premier plan. Et enfin, ce qui ne gâche rien, les paysages et les couleurs sont magnifiques.

On ne voit donc pas les 2h25 passer (à noter que la version asiatique dure le double!), et c’est un spectateur qui a vu le film assis par terre (salle comble couplée à un léger retard) qui vous le dis ! Bref, après 'Mission impossible: 2' et 'Windtalkers', John Woo se rachète enfin! Il était temps!


'Les Trois Royaumes' (titre original: 'Chi Bi')
Réalisé par John Woo
Avec Tony Leung Chiu Wai, Takeshi Kaneshiro, Zhang Fengyi
2h25 - 2009 (France)



Bande-annonce de 'Les Trois Royaumes':



lundi 6 avril 2009

[Livres] Jonathan Safran Foer - Extrêmement Fort et Incroyablement Près

Oskar Schell a 9 ans. Surdoué, fan des Beatles et d’I Am The Walrus, extrêmement sensible et se posant des questions constamment sur le monde qui l’entoure, sur la façon de l’améliorer, ce gamin new-yorkais est le fils de Thomas Schell qui se trouvait dans le World Trade Center le jour des attentats du 11 septembre. Et il y a laissé la vie. Depuis, Oskar cache sa douleur derrière des milliards d'interrogations sans queue ni tête, et des douleurs qu’il s’inflige plus que régulièrement.
Un jour, en fouillant dans le dressing de son père, il découvre un vase bleu au fond duquel se trouve une petite clé noire. Persuadé qu’elle est un indice laissée par son père, Oskar se met donc en branle aux quatre coins d’un New-York encore traumatisé, prêt à trouver des réponses et à faire son deuil.

Raconté par trois personnages (Oskar donc, où l’auteur le fait parler dans un style enfantin mais incroyablement dur, sa grand-mère dont les «yeux ne valent pas tripettes» et son grand-père qui ne parle plus et qui ne communique qu’à l’aide d’un stylo et d’innombrables cahiers vierges), ‘Extrêmement Fort et Incroyablement Près’ est un roman pas comme les autres.

En insérant et mélangeant photos des attentats et d’autres plus personnelles, en laissant défiler des quasi pages blanches pour établir l’œuvre du grand-père, Jonathan Safran Foer casse les codes et rend son œuvre difficile à suivre. Peut-être trop.

Car ‘Extrêmement Fort et Incroyablement Près’ perd son lecteur. En faisant se lancer dans de grandes tirades interminables ses narrateurs (notamment le grand-père) ou en rendant son héros Oskar de temps à autres totalement insupportables, Jonathan Safran Foer gâche la sève que l’on peut tirer de son roman.

Néanmoins, il serait injuste de limiter cette oeuvre à ces quelques points négatifs. Car de par son histoire finalement simple et très touchante sur la fragilité d’une vie et la fragilité d’un être ainsi qu'en osant un parallèle des plus subtils entre deux évènements dévastateurs qu’ont été les attentats due 11/09 et le bombardement alliés en 1945 sur la ville de Dresde, en Allemagne, ‘Extrêmement Fort et Incroyablement Près’ reste une belle découverte. Et un roman inhabituellement surprenant.

Titre original: Extremely Loud and Incredibly Close
Origine: Etats-Unis
Année: 2005

mercredi 1 avril 2009

[Livres] Robin Hobb - La Citadelle des Ombres

L'héroic fantaisy, on accroche ou on n'accroche pas en général. Et ceux qui accrochent finissent par ne lire que ça. Tandis que les autres restent perplexes devant la cartographie ultra détaillée d'un monde imaginaire, dans lequel vivent des personnages gentils ou méchants et où après des centaines de pages de péripéties, le bien l'emporte. Les héros s'en vont vivre alors une vie paisible dans la nostalgie des combats passés. Clap de fin.

Robin Hobb transfigure le genre avec La Citadelle des Ombres. Son histoire tiens en haleine parce qu'elle ne se contente pas de narrer une succession de combats, mais raconte aussi la complexité des relations humaines, comme si tout cela se passait aujourd'hui dans nos vies d'occidentaux, alors que l'histoire se situe dans un moyen age d'un autre monde.

On se dit que Robin Hobb, une femme dans un genre plutôt masculin, nous préservera d'assister à la souffrance des protagonistes du roman. Erreur! L'américaine est d'un sadisme effroyable. Le héros, un jeune bâtard, fils du roi du royaume, s'en prend plein la figure pendant 2000 pages (et plus: le cycle continue avec une suite, 15 ans plus tard). Il doit déjouer les complots du frère du roi, Royal, avide de pouvoir, tout en aidant à maintenir des pirates qui assaillent le royaume par les côtes, et qui vident les hommes de leur âme. Il comprendra très vite que le destin des élus tend plus au sacrifice qu'aux louanges.
Ne vous laissez pas effrayer par l'ampleur de l'œuvre. Dés les 100 premières pages, on ne peut plus s'arrêter.

'La Citadelle des Ombres' est en fait la réunion de 13 épisodes différents en 5 tomes distincts, couvrant deux cycles lancés par l'auteur: 'L'Assassion Royal' et 'Le Prophète Blanc'.

Titre original:
'The Farseer Trilogy' et 'The Tawny Man'
Origine: Etats-Unis
Année: 1996-2004